L’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI) vient de publier des données qui confirment l’accélération préoccupante de l’inflation en Haïti. Selon les données, l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) a bondi de 525,0 en juin à 535,8 en juillet 2025, révélant une progression mensuelle de 2,1% et une flambée annuelle de 29,6%.
Cette escalade inflationniste s’inscrit dans une trajectoire inquiétante, puisque le taux annuel est passé de 28,4% en juin à 29,6% en juillet. Par ailleurs, la variation mensuelle s’est également accélérée, progressant de 1,9% à 2,1% sur la même période.
L’analyse sectorielle révèle que tous les postes de consommation contribuent à cette spirale inflationniste. Néanmoins, certains secteurs se distinguent par leur dynamisme particulièrement virulent. Le logement, l’eau, le gaz, l’électricité et d’autres combustibles caracolent en tête avec une progression annuelle de 46,1%.
Simultanément, les produits alimentaires et boissons non alcoolisées affichent une croissance annuelle de 32,7%, impactant directement le pouvoir d’achat des ménages les plus vulnérables. Dans cette catégorie, les hausses les plus spectaculaires concernent les harengs (40,8%), l’huile comestible (40,1%) et la banane (39,9%). Cette situation alimentaire critique frappe particulièrement les couches populaires pour qui ces produits constituent des postes budgétaires incompressibles.
L’analyse géographique dévoile des disparités régionales significatives. Le Reste Ouest enregistre la progression la plus marquée avec 32,0%, après viennent la région Sud (31,3%) et l’Aire métropolitaine (30,1%). En revanche, les régions Nord et Transversale affichent des taux légèrement inférieurs, n’atteignant pas 28,5%. Cette hétérogénéité spatiale suggère des dynamiques économiques locales contrastées et des circuits de distribution différenciés.
La dichotomie entre produits locaux et importés mérite aussi une attention particulière. Les produits locaux subissent une inflation de 32,0% contre 26,2% pour les produits importés. Ce différentiel de 5,8 points pourcentage met en perspective les difficultés des chaînes de valeur domestiques et soulève des interrogations sur la compétitivité de l’économie locale.
Méthodologiquement, l’IHSI utilise une base 100 établie en 2017-2018, permettant une lecture longitudinale de l’évolution des prix. L’indice général, qui culminait à 413,3 en juillet 2024, atteint désormais 535,8, illustrant une progression de 122,5 points en douze mois. Cette amplitude révèle l’ampleur de la déstabilisation économique.